La Comtesse Henriette nous attendait à Etobon pour cette première randonnée de l’année.
Sous une petite pluie un peu fraiche, sept marcheurs et un parapluie ont entrepris de découvrir le massif du Chérimont et Etobon, lieux chargés d’histoire et de légendes.
Une première belle montée dans les pas de la tante Airie nous conduit sur le site du château de la Comtesse Henriette. Les fontaines coulent à flot, débordant parfois dans le chemin.
Première pause à l’abri sur la plateforme du château détruit en 1519, avec un superbe point de vue sur le Jura et les Alpes à imaginer, et quelques explications sur la Comtesse Henriette et la légende de la tante Airie.
A peu de distance, nous rejoignons la stèle de l’Étoile d’Argent, lieu du crash d’un ‘avion de l’aéropostale en 1933.
La pluie semble se calmer un peu et nous descendons dans un vallon glissant, lieu de mémoire du maquis d’Etobon.
La remontée vers la crête et la Tête de Cheval est un peu plus raide, dans un chemin très coloré malgré le temps couvert : des verts, des jaunes et des rouilles en alternance, et au loin deux taches blanches bondissantes … probablement des chamois. Curieux quand on sait que trois chamois transportés par l’Étoile d’Argent entre les zoos de Bâle et de Londres ont survécu à l’accident et se sont échappés …
Après une fourmilière ‘classée’, la Pierre de la Fontaine qui Saute nous abrite un moment. Lieu de détention de prisonniers allemands par le maquis l’été 44, il fut à l’origine du massacre d’Etobon quand des prisonniers évadés dénoncèrent les partisans.
Dernière montée et nous rejoignons le GR59, la Tête de Cheval, et notre table de pique-nique quand la pluie cesse complètement. A l’abri du vent, et presque au sec, nous partageons ce moment convivial.
Après le repas, nous repartons sous un ciel dégagé sur le GR59, en direction de Ronchamp.
Au bout du chemin, le point de vue n’est plus à imaginer. Le bassin de Ronchamp s’offre à nos yeux, couronné par la chapelle Notre Dame du Haut.
Nous redescendons dans la vallée, quelquefois sous le soleil, mais sur les chemins toujours bien glissants. Quelques étangs, un passage par l’Amérique, et nous regagnons Etobon.
Dernier clin d’œil à la Comtesse en faisant une pause auprès de sa fontaine, puis, à défaut d’un lavage de pieds, nous lavons les bâtons dans un abreuvoir.
Une fois de plus, le dicton ‘Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin’ s’est vérifié. S’il fallait un peu de courage pour s’élancer sous la pluie, la journée fût finalement très agréable, dans une ambiance chaleureuse, et constitua un excellent entrainement pour le Chemin.
Texte : René Michaux
Photos : Kiki, Nicole et René
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