C’est dimanche, on sort, on se détend, et on se prépare tout doucement à un futur moins confiné !
La sortie, c’est Jean-Claude Simard qui nous la propose avec 6 minutes «d’évasion dans une belle région qui pourrait bien raviver des souvenirs…
La route des Crêtes, écrin aux trésors des Vosges » :
La détente, c’est “le virus” de Devos redécouvert par Eliette et Jean-Claude Nardin « à l’ordre du jour ……….en souriant » .
Et l’après-confinement, c’est comment ?
- Ce peut être un motif de réflexion avec l’association « le forum 104 », centre culturel et spirituel à Paris.
Danielle Brun-Vaunier informe que Frédéric Rochet accueille comme invités, ce dimanche 3 mai à 17 h, Gaële de la Brosse, journaliste et éditrice et Jean Guilhem Xerri, psychanalyste. Ceux-ci témoigneront de ce qu’ils vivent et de la manière dont ils se préparent au déconfinement.
Pour participer au live du forum 104 en visioconférence se rendre sur le site : www.forum104.org
- Pour d’autres, la sortie du confinement ce serait (sous toutes réserves, date, périmètre à adapter en fonction des annonces officielles…) une autorisation de parcourir 100 km autour de chez soi.
Calcul automatique grâce au lien :
https://carte-sortie-confinement.fr/
A vrai dire, la suite du confinement semble encore un peu confuse, si j’en crois ce petit clin d’œil qui circule sur le Net !
et ci-dessous, la trente-huitième étape de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.
Nicole
Péleriner confiné, étape n° 38
D’autres que Flamel sur le Chemin
A
près l’étape 28 en compagnie de Nicolas Flamel, voici un de ses prédécesseurs,
Raymond Lulle, pèlerin de Compostelle qui, comme lui, fut déclaré alchimiste après sa mort et pour les mêmes raisons.
Raymond Lulle
Raymond Lulle (1232-1316), fut élevé à la cour de Jaume Ier d’Aragon. Vers l’âge de trente ans, il se convertit, abandonne femme et enfants, pour se faire ermite et parcourir le monde afin de convertir toutes les religions à la sienne. Ce qui lui a valu pas mal d’ennuis.
Il a laissé une œuvre philosophique considérable. En 1311, il a dicté sa vie. Une image, [présentée en tête de cet article] résume ses débuts, illustrant au XIVe siècle une anthologie de ses œuvres due à l’un de ses disciples.
Cette image se divise en trois parties, conversion, pèlerinage à Rocamadour, pèlerinage à Compostelle, assorties chacune d’un texte sortant de la bouche du bienheureux.
Sa prière à saint Jacques
De son pèlerinage à Compostelle, subsiste une prière intéressante à un double titre : elle ne dit pas un mot d’alchimie et elle est l’unique prière adressée à saint Jacques par un pèlerin, au XIIIe siècle.
O saint Jacques et vous tous les saints de Dieu, je viens à vous pour vous prier en tant que votre pèlerin. Portez votre attention sur moi, enseignez-moi, et implorez pour moi auprès de Notre Seigneur Jésus-Christ et sa très sainte mère. Cependant selon leur vouloir, que, en vue de sa gloire et de sa louange, par la grâce de la sagesse infinie de sa générosité, comme par son instrument et lui-même agissant principalement, je puisse faire en tout comme en partie comme lui, d’où provient tout bien. Et que mon désir, s’il est bon, soit accompli, comme il a été dit, et si l’intention en est bonne, qu’elle ne soit pas privée de sa réalisation. Lui qui est la fin, pour qu’il soit aimé de tous les hommes raisonnables dans la vérité de son existence intrinsèque et extrinsèque et de son œuvre et que son mérite soit vénéré, qu’il soit béni, remercié et loué.
Comme Flamel, alchimiste post mortem
Ce n’est qu’après sa mort qu’ont fleuri les pseudo-Lulle qui ont fait de lui un alchimiste ayant réellement accompli le Grand Œuvre. Ainsi, en 1655, le médecin du roi Pierre Borel, très érudit, auteur d’un Dictionnaire d’ancien français, rapporte en essayant d’y croire qu’il a vécu 140 ans. Il se trompe un peu dans ses calculs, mais prétend qu’il aurait transmis ses secrets à Jacques Cœur, qui y a gagné sa fortune
Jacques Cœur selon quelques-uns avait vu Lulle. Cela semble impossible, mais selon la longueur de vie que quelques-uns attribuent à Lulle, Jacques Cœur en sa jeunesse le pourrait avoir vu, car Lulle vivait l’an 1337 et vécu 140 ans et Jacques Cœur vivait en 1453.
1453-1337=116 ans, ce qui laisse un peu de marge, sauf que Lulle est mort en 1313 et que Jacques Cœur en 1453 avait 58 ans et n’était plus vraiment un jeune homme. N’empêche, Borel rapporte tout ce qu’il a entendu dire :
Ayant été rencontré par Raimond Lulle, Majorcain qui passa à Montpellier, et ayant fait connaissance et amitié avec lui, Lulle l’ayant jugé digne de son affection lui avait communiqué son secret de faire de l’or, duquel il avait enrichi son père qui en avait levé boutique à Bourges. Et ainsi feignant avoir fort gagné au commerce, avait couvert l’origine de sa richesse.
Serait-ce dans cette ” Maison du trésor ” que Lulle aurait rencontré Jacques Coeur ? Même si on a du mal à croire que Borel n’a jamais su que Jacques Cœur était né à Bourges d’un père aisé, il écoute les racontars
J’ai ouï raconter à un vieillard de Montpellier l’histoire de Jacques Coeur d’une autre sorte, à savoir qu’il était natif de Poussan près de Montpellier qu’il avait été fort pauvre et, qu’ayant fait son apprentissage d’orfèvre, il n’avait pas eu de quoi lever boutique.
Borel, impressionné par les sculptures qu’il lisait sur les murs de la grande Loge des marchands que Jacques Cœur avait fait construire, et sur celles de sa propre maison, est à la recherche de la richesse de Jacques Coeur
Et il les décrit longuement, comme le montre cet extrait :
Et au troisième portal qui est celui du milieu, y a d’un côté un cerf qui porte une bannière et a un collier fleurdelysé environné d’une branche d’arbre qui représente le mercure ou matière des philosophes.
Après Borel, ses affirmations sont répétées de proche en proche jusqu’au XXe siècle, jusqu’à une pièce de théâtre (confidentielle) jouée encore en 2016 !
Compostelle et alchimie
Derrière Flamel (étape 29) ou ceux que les siècles postérieurs ont enrôlés sous sa bannière, les alchimistes ou des adeptes de leur vocabulaire sont plus nombreux que jamais sur le chemin de Compostelle. Ce chemin est pour eux, « une route alchimique ». Cherchant des symboles, des lieux, relisant d’anciens mythes, ils y sont pour comprendre le Grand Œuvre, la réalisation de la pierre philosophale.
Pourquoi sur ce chemin ?
Paru en 1590, le Discours d’autheur incertain sur la Pierre philosophale éclaire cette question par un échange entre deux philosophes, un Anglais et un Espagnol en présence de l’auteur anonyme peu versé en la matière et très sceptique.
L’avis des philosophes
Lors d’une rencontre fortuite, l’auteur apprend que pour le philosophe anglais, l’alchimie est
un art sacré de conception hautement spirituelle.
Intrigué, il se lance dans une recherche qu’il vit en rêves, traversant plusieurs étapes. Et, une nuit :
…je me souvins de lʼEpître de saint Jacques :
– Tout bien nous venir et descendre du Père de Lumière… je dis en la sorte : O Lumière incompréhensible…conduis-moi et me gouverne…
– Et la foi sans les oeuvres est morte… je dis il est temps de travailler… et résolus de mettre la main à ce grand oeuvre…
Ce faisant, il apprit
– l’alchimie a un singulier pouvoir de médiation et de synthèse ;
– elle [rassemble] autour de cet art les ennemis qui s’affrontent ;
– la quête de la pierre philosophale [c’est] alchimiser la Bible
Et poursuivit sa vie autrement …
Ci-dessous un lien vers le texte de cet ouvrage pour ceux qui voudront dépasser ces notes sommaires :
https://www.saint-jacques-compostelle.info/attachment/1916248/
Et si vous en voulez une étude approfondie, un article de Didier Kahn est disponible sous ce lien.
Denise Péricard-Méa
demain : Compagnonnage et pèlerinage à Compostelle
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg
Merci encore, ça fait plaisir d’apprendre et d’apprécier les partages comme celui d’aujourd’hui, c’est vraiment super!