Notre-Dame de Paris

Il y a un an, jour pour jour, un incendie ravageait Notre-Dame-de-Paris

Jacques Dato propose

en cette période où l’on ne peut faire de visite, une petite histoire animée de la conception et de la réalisation des rosaces de Notre Dame de Paris .

Cela m’a rappelé la visite que j’avais faite, en 2013, de cette cathédrale alors qu’étaient exposés au public, avant leur accrochage, huit nouvelles cloches et un bourdon. Que sont-ils devenus ?


Pour continuer sur ce thème de Notre-Dame-de-Paris, un peu de poésie !

Au pied des tours de Notre-Dame – Francis Carco (1886 – 1958)

Au pied des tours de Notre-Dame
La Seine coule entre les quais
Ah! Le gai, le muguet coquet!
Qui n´a pas son petit bouquet?

Allons, fleurissez-vous, Mesdames,
Mais c’était toi que j´évoquais
Sur le parvis de Notre-Dame
N´y reviendras-tu donc jamais?
Voici le joli mois de mai

Je me souviens du bel été
Des bateaux-mouches sur le fleuve
Et de nos nuits de la Cité
Hélas! Qu´il vente, grêle ou pleuve
Ma peine est toujours toute neuve
Elle chemine à mon côté

Dans le jardin du Luxembourg
Les feuilles tombent par centaines
Et j´entends battre le tambour
Tout en courant la prétentaine
Parmi les ombres incertaines
Qui me rappellent nos amours.

De ma chambre, Quai aux Fleurs,
Je vois s´en aller sous leurs bâches
Les chalands aux vives couleurs
Tandis qu’un petit remorqueur
Halète, tire, peine et crache
En remontant à contrecœur
L´eau saumâtre de ma douleur.

Photo Nicole Blivet, février 2013

Ma maison, c’est ta maison

Extrait de la comédie musicale : Notre-Dame-de-Paris (1998) tirée du roman de Victor Hugo
Paroles de Luc Plamodon – Interprètes : Hélène Ségara et Garou

Quasimodo:

Mes amies les gargouilles qui veillent sur toi
Te protégeront de tous les imbéciles
Quand tu auras besoin d’un abri
Tu n’auras qu’à venir demander asile
Notre-Dame de Paris
C’est ma maison, mon nid
C’est ma ville, c’est ma vie
Mon air, mon toit, mon lit
C’est ma chanson, mon cri
Ma raison, ma folie
Ma passion, mon pays
Ma prison, ma patrie.

Esmeralda:

Tes amies les gargouilles sont aussi mes amies
C’est elles qui me font rire le jour quand je m’ennuie
Et toi tu leur ressembles et tu me plais pour ça
Même si j’ai peur de toi toujours quand je te vois

Quasimodo:

Dans ma maison à moi
Il y fait toujours beau
L’hiver il fait moins froid
L’été il fait moins chaud
Tu viendras quand tu veux
Quelle que soit la saison
Ma maison si tu veux
Ce sera ta maison
Quand tu auras besoin d’un abri
Tu n’auras qu’à venir demander asile


et ci-dessous, la vingtième étape, toujours en France, de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa.

Nicole


Péleriner confiné, étape n° 20

Pèlerinage à Saint-Jacques d’Echirolles

Échirolles, le château Saint-Jacques

Du XIVe au XVIIIe siècle, chaque 25 juillet, les édiles de Grenoble se rendaient en pèlerinage à Échirolles pour déposer une « offrande à l’église de saint Jacques. Pourquoi et dans quel but ?

Au XVIIe siècle, le très sérieux historien du Dauphiné, Nicolas Chorier, raconte que « des pèlerins qui avaient fait le voyage de Galice », y avaient été reçus avec étonnement.

« Pourquoi venez-vous de si loin ? Nous avons bien une tête de saint Jacques, mais elle vient de chez vous, son corps est conservé dans un tombeau devant l’église Saint-Jacques d’Échirolles ».

On dit même que cette tête aurait été apportée par le comte Guigue lorsqu’il y était allé, aux environs de 1100. D’autres la prétendent volée par un pèlerin espagnol…

A Grenoble, le confluent du Drac et de l’Isère au XVe siècle

De fait, il était de notoriété publique que, depuis des lustres, saint Jacques protégeait Grenoble des inondations du Drac (le Dragon).  Les comptes de la ville l’attestent, au moins depuis 1386. Ils apprennent que cette offrande annuelle avait pour but de demander à saint Jacques

que les eaux du Drac ne causent aucun dommage au territoire de Grenoble.

Après la messe et une collation, conscients que la prière n’arrangerait pas tout, ils parcouraient les bords du Drac jusqu’à sa jonction avec l’Isère, en compagnie de maîtres maçons et de maîtres charpentiers, afin de pouvoir ordonner les réparations jugées nécessaires. Ce déplacement des officiels montre qu’il y avait bien à Echirolles un sanctuaire de pèlerinage dont l’efficacité était connue depuis longtemps.

Mais, en 1488, l’évêque de Grenoble se préoccupe de l’identité de ce saint qui ne cadre pas avec sa volonté précoce de Réforme :

une foule nombreuse de personnes venant, à ce que l’on dit, de Rome, assurait qu’en ce lieu de nombreux malades graves retrouvaient la santé grâce au corps inhumé .

Dans la nuit du 12 mai l’évêque arrive sur place et, assisté du curé et d’un terrassier et éclairés d’une torche, ils descendent dans un caveau enfoui à 4 pieds sous terre. Une paroi est percée et ils trouvent

un corps d’une grandeur non commune, étendu sur la terre. L’évêque regarda avec plus de soin et découvrit que ce corps n’avait point de tête.

Voilà donc la tradition confirmée.
Que faire ? L’évêque décide de casser la tradition. Le stratagème est simple. Dans l’été suivant, le 4 juillet, il arrive en grande pompe accompagné de témoins fiables et, devant la foule des fidèles, il ordonne

de découvrir et d’écarter les pierres d’un certain tumulus dans lequel on affirme que se trouvait le corps de saint Jacques.

Il descend dans le tombeau. Après avoir

écarté les grandes lauzes qui sont au fond

il mit au jour des

os presque complets d’un corps humain et également de très grands os de tibias et une tête intacte dans ses os, sauf quelques dents, trois ou quatre environ, détachées de cette tête.

Pas besoin d’expliquer ce qui s’est passé depuis le 12 mai, « on » a rajouté une tête, ce qui doit lever le doute à tout jamais… L’évêque peut impunément conclure que ce corps est celui d’un inconnu dont, Bon prince, il propose de chercher à savoir qui il est : 

on est en recherche de connaissance, auprès de notre saint pape et du saint Siège apostolique.

En attendant, son verdict est clair :

ce corps ne doit être vénéré publiquement comme saint, ni aucun office solennel célébré dans l’église en son nom, et l’on doit ignorer les racontars, traditions et prodiges, sous peine d’excommunication.

Il ne faut pas croire que l’obéissance fut immédiate. La ville de Grenoble a ignoré l’interdiction car, le 28 décembre de cette même année 1488, dans le nouveau règlement de police de la ville, un article précise que chaque année, les consuls devront porter à Échirolles quatre torches du poids de 4 livres chacune. Au fil des années, les comptes continuent de mentionner le pèlerinage, les dépenses, le menu du repas, le nombre de convives…
Ce n’est guère qu’au XVIIe siècle qu’on voit le lieu perdre de sa solennité et qu’il semble admis que le tombeau n’abrite que le corps d’un quelconque pèlerin mort sur la route.

Au XIXe siècle, l’église Saint-Jacques est reconstruite dans la vallée, nouveau cœur d’une commune nouvelle.


Denise Péricard-Méa
demain : « LE » saint Jacques des pèlerins du Moyen Age
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg

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