Rattrapés par l’orage, à cause de la grande Raie
Départ de la place de l’église à Bournois après avoir sondé le ciel, et le Facebook de météo Franc Comtoise, nous estimons que cela va tenir la durée de cette rando en pays des mirabelles. Jean sera notre guide car, il a repéré notre lieu de pique nique adapté à toute météo.
En route pour la Motte de Grammont (517m), point culminant du pays de Villersexel.
Nous sommes arrêtés par les explications qui figurent devant le Gaec de la Motte, la responsable vient à notre rencontre pour nous dire qu’hier c’était la journée découverte des méthodes pratiquées dans cette ferme bio qui fabrique de l’emmental grand cru.
A la Motte, la table de lecture nous permet de repérer la chapelle de Ronchamp, les Vosges et autres villages environnants. La vierge « accueillante « a été fondue » à Fallon.
Après une pause respiration, nous voilà repartis !
Le village de Fallon depuis la ligne de crête est digne d’une carte postale. Patrice a des souvenirs de fête patronale mémorables en famille, sans oublier le « reviro » ! Guy nous explique pourquoi la carte IGN ne correspond plus au paysage, l’étang privé réservé à la pêche n’existe plus, le boisement naturel fait place.
Melecey nous accueille de façon odorante, mais bien vite nous retrouvons un village agréable avec son église du 18ème siècle dotée d’un mobilier remarquable, non sans s’être « abreuvés » au lavoir abreuvoir.
Nous n’irons pas à la rencontre de l’ancienne saline, ce bâtiment historique est privé. En 1843, une ordonnance royale a autorisé l’installation « d’une usine à fabriquer le sel » ce sont 10 000 quintaux par an qui seront produits pendant 20 ans environ.
En route pour le vieux cimetière, Florence et Danielle et font la causette avec une « dame locale » ; son grand père fut la dernière personne enterrée dans ce cimetière abandonné à cause de la pollution. Il a un aspect fantomatique avec toutes ces croix, fabriquées sur place. Ce lieu insolite ne manque pas de surprendre, il était près d’une église dès le 12ème siècle, église sous l’autorité du prieuré de Marast.
Patrice retrouve son plan de randonnée, quelques centaines de mètres après l’avoir perdu, c’est un miracle de saint Jacques pense-t-il. Nous atteignons par le Chemin des Ânes, la fontaine-lavoir de Fallon, lieu de pique-nique tant attendu par certains. Construite en 1763 selon les plans de l’architecte bisontin Charles Colombot.
Nous poursuivons notre course avec les orages annoncés, le temps s’alourdit. Jean nous fait « gagner » un kilomètre en contournant la stèle commémorative des FFI. Mais il n’est pas question de ne pas faire profiter le groupe du site naturel de la Grande Raie.
Nous accélérons et arrivons en plein bois devant cette faille géologique naturelle de près de 20 mètres de profondeur. Elle a été exploitée par les mineurs de la fonderie de Fallon. C’est actuellement une réserve naturelle de la faune cavernicole comme les chauves-souris. De nombreux puits ou gouffres parsèment le bois.
Mais à présent, une lumière annonciatrice de l’orage nous force à accélérer le pas. Une goute, deux gouttes, puis à vue du village, l’orage s’est mis à tournoyer au- dessus de nos têtes.
De la pluie nous arrose copieusement mais tranquillement jusqu’à l’arrivée sur la place.
Salut rapide, pour aller accomplir notre devoir civique.
Nous avons eu beau scruter les mirabelliers, aucun fruit, le gel est responsable. Cette année les tartes n’auront pas le goût de mirabelles.
Pour en savoir plus :
Danielle Brun-Vaunier
Photos : Florence, Danielle, René
