La Seigneurie de Granges – Août 2020

Au départ de Mignavillers ce 16 août, ce sont 16 randonneurs qui ont rallié une partie de la randonnée de la Seigneurie de Granges. Nous avons opté pour une quinzaine de kilomètres à la découverte de villages d’une des plus anciennes seigneuries du Bailliage d’Amont, aujourd’hui du Pays de Villersexel.


Le parcours est balisé aux armoiries de Granges le Bourg.
Nous accueillons Marie-Pierre, Catherine et Alain, et Jean-Marc venus « étoffer » le groupe rando mensuelle. Nous voilà partis après les recommandations sanitaires d’usage.



Après la rue des Vignes, nous nous trouvons rapidement sur le plateau en vue de la Motte de Grammont, point culminant du Pays de Villersexel à 517 m.
La traversée de la forêt du Bois Dessus nous amène à une ancienne carrière d’extraction de meules en grès non seulement à destination des professionnels tels que Peugeot mais aussi pour les particuliers. Paul et Bruno nous expliquent le mode d’extraction des meules afin de les sortir de leur gangue de grès.

Mignafans nous surprend avec sa chapelle et sa grotte édifiée en 1912. L’histoire dit qu’une réplique de la vierge de Lourdes a été rapportée par trois femmes du village en 1873 et que chaque année les gens du village se retrouvaient dans la maison Bejean pour la prier.
Un pèlerinage a lieu chaque année le 15 août, un fleurissement récent la met en valeur.
Danielle décide de « faire un discours » du haut de l’estrade, les flashs ont crépité !

 Nous remarquons ces fermes typiques de grès rose restaurées avec goût.

Nous allons à la rencontre de Vellechevreux, là où nous allons croiser et remonter le Chemin de Compostelle sur la Voie Romaine. C’est un village très ancien, il en est pour preuve la découverte lors de travaux routiers d’un cimetière burgonde du 7ème et 8ème siècle. Nous remarquons le clocher comtois à l’impériale de la fin du 17ème qui a la particularité rare d’inclure sur ses quatre faces le cadran de l’horloge.
Cueillettes diverses de prunes, de mûres, de reine-claude, chacun picore. Cela aide à passer cette longueur de voie romaine sous le soleil ! Nous allons à un train de sénateur pour rallier Secenans.
Nous optons pour la pause pique-nique devant la salle  de convivialité Joseph Tarby avec sa fontaine qui rafraichit  bouteilles et esprits ; les casquettes et chapeaux remplis d’eau ont aidé à reprendre une température normale.

Crevans tient son nom du seigneur Gauthier de Crevans (1207), prince de Montbéliard.
En l’absence d’église dans le village, la piété est figurée par une sculpture de la vierge de Georges Oudot, sculpteur bisontin. Elle fut surnommée « vierge de la discorde » car cette œuvre, créée en 1952 pour remplacer la précédente détruite lors d’un accident de la route, ne fut pas du goût de tous et dut attendre 1971 pour être érigée sur la place de la Mairie.

Le lavoir circulaire, labyrinthe d’eau, nous accueille pour la photo de groupe.

Que veut dire Berette ?
C’est le nom de la rue empruntée pour rejoindre Granges-le-Bourg. Une menuiserie avec son atelier et lieu de séchage du bois retiennent notre attention.

Granges-le-Bourg, offre à notre vue les ruines de son château du 11ème siècle. Après avoir monté les rues escarpées, en découvrant les maisons restaurées, nous voilà devant l’actuelle mairie qui fut le tribunal (1751) avec une geôle au sous-sol pour les prisonniers. Les murs sont encore marqués de leurs graffitis, auxquels nous n’avons pu accéder.

Micheline et Claude de l’association « Renaissance des deux Granges » nous attendent pour nous faire découvrir le patrimoine, parfois sauvé de la démolition.

Nous découvrons le site du château et de son rôle défensif. Ces passionnés ont du mal à parler à l’unisson, tellement ils sont loquaces.
La seigneurie de Granges fut très puissante jusqu’au 13ème siècle. Guillaume III de Granges ne laissant pas d’héritier, ce territoire, déjà vassal, devint partie intégrante du Comté de Montbéliard. Puis le mariage d’Henriette de Montbéliard avec Eberhard IV, Comte de Wurtemberg, fit que ce territoire devint une possession du Comté de Wurtemberg, ce jusqu’à la Révolution.

Maison Racle du Treije

Des bâtiments très anciens subsistent en bel état ; la maison du Bailli, gouverneur de la place (1606), la maison Racle du Treije (1572), bien cachée, un vrai bijou de style renaissance avec ses gargouilles aux angles. Sa cheminée sculptée est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1971.

L’ancien lavoir, doté d’un point d’eau potable nous a permis de faire le plein de nos gourdes vides au regard de la chaleur ambiante. Merci à la municipalité de cette attention pour les randonneurs et pèlerins.

Claude nous présente l’ancienne tuilerie, sauvée de l’oubli notamment grâce à son association qui a à cœur de présenter ce lieu de d’activité aux générations actuelles. Deux fours cuisaient tuiles et briques pour une utilisation locale. 

Micheline tient à nous accompagner à la Croix Saint-Pierre (14ème siècle) située derrière l’église de Granges-la-Ville. Sculptée sur deux faces, elle représente Saint Pierre et le Christ en croix en culotte courte, ce qui est rare.
Jean, en tête du groupe, fait une rencontre avec un sanglier en train de faire un casse-croute dans les maïs.
La croix, classée monument historique depuis 1979, nous fascine, mais nous sommes étonnés de voir dans quel état de friche son environnement est laissé. Orties et ronces s’épanouissent sans vergogne au pied de ce monument, nous ne trouvons aucune explication à cela.
Hormis, que ce lieu est resté sans produire pendant 400 ans car les dépouilles des pestiférés ont été brûlées à proximité. Ce fut un lieu de vénération.
Aussi, nous repartons avec la certitude que nous allons proposer notre aide au nettoyage de l’environnement immédiat de ce lieu de piété historique.

Là, nous continuons notre chemin sans nos guides non sans les avoir chaleureusement remerciés.

La traversée de Granges-la-Ville nous permet d’admirer l’église, tout de grés rose, inscrite sur la route des retables. Le parcours nous ramène à Mignavillers à travers collines et bois, les organismes fatigués par la chaleur sont mis à rude épreuve par la dernière montée.

Retour au parking non sans avoir admiré le panorama de plaine de la Haute Saône .

En l’absence de lieu propice pour un dernier moment de partage chacun reprend sa direction sans avoir dit son plaisir d’avoir « partagé un  bol d’air d’amitié ».

Danielle Brun-Vaunier
Photos : Danielle, Bruno, René


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