Voici, pour commencer cette lettre, les vœux de notre présidente, Danielle Brun-Vaunier :
Si vous hésitez sur la direction à suivre en 2021, vous ne serez pas aidés par la signalétique repérée par Danielle Voilly, qui a « pris cette photo fin octobre dans le secteur du Lac du Der en Haute Marne. Que l’embarras du choix pour partir dans les 2 sens ! ».
Nous retrouverons heureusement la bonne direction lors de l’année 2021 qui sera une année compostellane puisque le 25 juillet, jour de la Saint-Jacques, tombe un dimanche. Le sujet de cette année sainte est le : « Sel de ta terre » (Matthieu 5, 13). Ce thème figure sur le logo qui compte comme élément central le portique de la gloire, œuvre architecturale de la cathédrale de Santiago.
Mais c’est déjà dans quatre jours que commence la célébration de l’année jacquaire. Réservez un moment pour suivre en direct sur la TV galicienne, à 15h30, jeudi 31 décembre 2020, l’ouverture de la Porte Sainte.
En voici le lien YouTube, communiqué par l’Archiconfrérie et la Fédération française des associations de chemins de Compostelle (FFACC).
Le reportage commence à partir de 3:30:00 et le début de la cérémonie vers 4:00:00. L’ouverture de la Porte Sainte à partir de 4:32:00 .
En attendant, cheminez agréablement avec Alain Humbert qui nous narre les mésaventures de Joachim, le généreux pèlerin bavarois.
Voici le début de la nouvelle « Il y a des jours sans…« .
Le texte entier, savoureux, est dans le pdf téléchargeable sous cet extrait.
Je fais la connaissance de Joachim à Vila do Condé sur le Camino portugais de la Costa. C’est dans ce petit bourg que je termine ma première étape et j’ai pris le soin de réserver une chambre dans un petit hôtel. C’est un dortoir à six lits répartis sur deux niveaux et lorsque j’y pénètre un des couchages du dessus est déjà occupé ; un homme y est allongé en train de lire un livre.
À son sac à dos posé au pied, je comprends d’emblée que comme moi, il se rend à Saint-Jacques-de-Compostelle.–– Bonjour ! lui dis-je.
–– Guten tag ! me répond-il en levant les yeux de son bouquin et en m’adressant un sourire bienveillant.
Comprenant vite que ce n’est pas dans la langue de Goethe que l’on va pouvoir converser il poursuit dans celle de Shakespeare :
–– I’m calling Joachim.
–– My name is Alain.
Après ces rapides présentations nous faisons plus ample connaissance. Joachim est Bavarois et pérégrine depuis une quinzaine de jours ; parti de Lisbonne il a fait le Chemin portugais de l’intérieur et depuis Porto poursuit sur le Camino de la Costa, un chemin qui longe l’océan jusqu’à Vigo. Fier de me montrer les étapes qu’il a faites, il déplie sa crédenciale devant moi. C’est un véritable chef-d’œuvre ! Je n’ai jamais porté une grande attention à la tenue de la mienne, considérant que l’essentiel était d’avoir les tampons là où j’étais passé et tant pis si certains se chevauchaient ou couvraient plusieurs cases ou si l’encre était trop épaisse ou alors si pâle que les inscriptions en deviennent illisibles. La sienne est un véritable cahier d’écolier, celui du premier de la classe : aucun débordement de case, des effigies toutes originales et parfaitement orientées, un encrage impeccable avec une harmonie de couleurs et, cerise sur le gâteau, deux cases comportent en plus un petit ruban de couleur, l’un vert, l’autre rouge, fixé par des rivets qui traversent le carton de part en part. Une crédenciale comme celle-là, je n’avais jamais vu ! Je ne manque pas de le complimenter alors il m’explique que dans la vie il est très méticuleux, à rechercher toujours une forme de perfection dans tout ce qu’il entreprend. Pour la crédenciale il me confie qu’il ne laisse jamais l’hospitalero apposer le tampon sur son passeport de pèlerin : « je prends le tampon, je l’encre moi-même, j’essaie sur un papier pour voir le rendu et lorsque ça me convient je l’applique sur la bonne case et inscris la date ». Il me dit qu’à Coimbra il a changé d’albergue parce qu’il voulait un tampon à l’effigie de l’université de la ville. J’ai déjà connu des maniaques, mais alors là ça dépasse tout que je pouvais imaginer !
À dix-neuf heures, Joachim me propose de dîner avec lui, il me dit connaître un petit restaurant sympathique à proximité de l’hôtel ; il y a déjeuné en arrivant et s’est vraiment régalé. Effectivement, sans être d’une classe exceptionnelle il y a ici tout pour satisfaire le client : un décor rustique, un accueil chaleureux, une cuisine qui sent bon la marée et pour agrémenter le repas un petit groupe de musiciens qui nous joue un air de fado, un style musical typiquement portugais. Au moment de payer, alors que je m’apprête à sortir ma carte, Joachim me retient le bras et me dit, sur un ton qui interdit toute contestation : « C’est moi qui t’invite ! ». Je n’ai pas le temps de réagir qu’il a déjà tiré une liasse de billets de sa poche et posé la main sur la note. Je le remercie bien évidemment lui disant que ce sera à charge de revanche, mais je lui demande tout de même pourquoi ces billets alors qu’il est si simple aujourd’hui de payer avec une carte de crédit. Il me répond qu’à l’étranger il n’utilise jamais la carte, qu’il a connu des situations où elle avait été refusée ou avalée par un automate et que, par ailleurs, lorsque l’on retire de l’argent on paie des commissions et que pour toutes ces raisons il préfère emporter des espèces ajoutant : « je ne crains pas les voleurs, il n’y a pas plus sûr endroit que le Chemin ! ».
Bonne lecture et à bientôt,
Amitiés jacquaires,
Nicole
Bonjour à tous et toutes,
Merci pour ces nouvelles comme quoi toutes les routes mènent à Rome hahaha!!!. En attendant je veux vous transmettre tous mes vœux pour la nouvelle année 2021 un brin en avance mais sa vient du cœur . Bonne semaine à vous tous.
Patricia