El toro

Dans notre dernière lettre, vous avez été informés de l’ouverture des réservations pour être permanencier au Puy-en-Velay dans le local de la  Fédération Française des associations des chemins de Compostelle (FFACC).

Poursuivons les projets 2021 avec l’appel à candidature pour l’accueil à Santiago 2021 de Webcompostella

Ci-dessous message de Brigitte Alesinas, chargée de relations avec les associations jacquaires :

Permettez-moi de commencer ce message en ayant une pensée pour Frère Jean-Régis,  fidèle compagnon de route de Webcompostella depuis 19 ans et de l’accueil à Santiago depuis sa mise en place en 2015. Il aura aussi marqué par son écoute, sa bienveillance,  bien de pèlerins à Conques.

Malgré la situation sanitaire actuelle, début décembre sera diffusé via le site de Webcompostella l’appel à candidature pour l’accueil 2021 dont les dates d’ouverture restent inchangées à ce jour, du 15 mai au 30 octobre. Des ajustements interviendront en temps voulu si besoin.

Les adhérents qui souhaitent recevoir l’appel à candidature doivent s’inscrire à la lettre du site et passer par ce formulaire : https://www.webcompostella.com/lettre-dinformations/

Il y aura une validation de l’inscription, c’est la procédure pour être conforme aux directives RGPD.

Webcompostella

Pour rappel : Webcompostella est une initiative des Évêques du Chemin en France. L’accueil à Saint-Jacques est soutenu par l’Eglise de Santiago, il est ouvert sans distinction à tous les pèlerins de langue française.


Voici ensuite des nouvelles, des informations pour de merveilleux voyages immobiles, en attendant de reprendre les chemins en « présentiel », puisque le terme est à la mode.

Découvertes et voyages conseillés par Nadine La Toulousaine :

Sur la plateforme de vidéo chrétienne Vodeus CFRT (inscription gratuite) dans l’onglet Séries : « Sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle « , 4 épisodes  (d’une vingtaine de minutes) :
1) Je marche donc je suis,
2) L’appel du chemin (témoignage d’un pèlerin parti grâce à l’association Seuil),
3) La Providence sur le bord du chemin,
4) Ultreïa, l’arrivée à Saint Jacques.

Nadine a été touchée par les

très belles photos de la cathédrale, des témoignages d’émotions qui ont rappelé les miennes à ma 1ère arrivée. Pèlerins d’hier et d’aujourd’hui partagent leur expérience vécue au long de ce « chemin d’Amour, chemin de Vie, chemin d’Humanité « , chemin de spiritualité, ancrée en soi,  partagée, rencontrée, découverte. Outre ces témoignages, de très belles images du Camino.

Et peut-être pour certains-nes la découverte de ce site qui offre de multiples richesses spirituelles, culturelles, humaines.

Ultreïa
Bises Coud’ Coud’.


Rejoignons, avec Alain Humbert, le camino mozarabe pour une rencontre impressionnante.  

Voici le début de la nouvelle :

El toro

Nous sommes le 14 novembre 2019 et lorsque j’arrive à Hinojosa del Duque les cloches de l’église sonnent l’Angélus de 18 heures. Depuis deux semaines je pérégrine sur le Camino Mozarabe, ce chemin de Compostelle qui part d’Alméria pour rejoindre Santiago. Ce n’est pas le Chemin le plus fréquenté, pourtant d’aucuns disent que c’est le plus beau de tous. Je n’ai rencontré qu’un pèlerin depuis mon départ, un gars sympathique avec lequel j’ai eu plaisir à marcher, mais malheureusement il m’a quitté à Cordoue et depuis je suis seul et sans espoir de faire la moindre rencontre, car à cette période de l’année beaucoup ont déjà remisé les godillots. À partir de novembre, les albergues sont pour la plupart fermées, pour les autres il faut aller frapper à la porte de la Guardia civil pour en obtenir les clés. C’est trop compliqué pour moi, trouver le gîte, trouver la Guardia civil, reporter les clés le lendemain avant le départ, ne pas être certain d’avoir le chauffage, alors j’ai fait le choix de descendre dans de petits hôtels, que l’on appelle ici « hostal rural ». Il y en a dans tous les bourgs, le rapport qualité-prix est toujours avantageux et la plupart assurent la restauration avec un menu pérégrino qui excède rarement les 10 euros. C’est dans ce genre d’établissement que je vais me requinquer cette nuit.

Ce soir au dîner, hormis quelques caballeros qui dégustent une bière au bar tout en regardant et commentant le dernier match du Réal Madrid, je suis l’unique client et donc servi avec la plus grande attention. Le repas achevé, l’aubergiste m’invite à prendre un verre avec lui devant la cheminée. Il me dit apprécier ces discussions au coin du feu, avec des gens qu’il ne connait pas et qui viennent souvent de loin. C’est ma manière de voyager me dit-il. Il me parle de la vie dans cette province d’Estrémadure, sa province, l’une parmi les plus pauvres de la péninsule. Les gens ne sont pas riches ici, dit-il, mais ils sont heureux, ils se contentent de ce qu’ils ont, il n’y a pas de jalousie, car personne n’en possède davantage que son voisin ; ce n’est pas comme dans les grandes villes, ici, si quelqu’un a des difficultés on vient l’aider, il y a beaucoup d’entraide et de respect entre nous. Après ce discours sur les gens, empreint à la fois de sagesse et d’humanisme, il enchaîne sur la nature, celle que je vais découvrir ces prochains jours. Il m’explique qu’après avoir gravi durant deux étapes la Sierra Morena, je vais arpenter pendant quelques jours une région de plateaux où les oliveraies ont laissé la place à de grands espaces de culture et d’élevage. Je croiserai des troupeaux, traverserai des champs où les semailles vont bon train, passerai à côté de fermes dans lesquelles les volailles cohabitent avec les porcs et les brebis et bien d’autres bestiaux. Une conversation sympathique à laquelle, l’heure avançant, il faut malheureusement mettre un terme : « buenas noches señor ! ».

Il a fait froid cette nuit et lorsque je quitte la ville pour m’enfoncer dans la campagne, une gelée blanche recouvre les champs. Le paysage correspond comme un copier-coller à celui que m’a décrit l’aubergiste : de vastes étendues de pâturage avec ici et là des fermes d’une autre époque, et des animaux de toutes sortes qui tentent de trouver leur vie dans les rares touffes d’herbe que la sécheresse de l’automne a bien voulu épargner. Des chênes-lièges épars complètent le décor en lui apportant leur petite touche de verdure.

Le chemin me conduit alors à un immense enclos où paît un troupeau de vaches. Quatre rangs de fil barbelé les empêchent de se faire la belle et l’entrée est protégée par un passage canadien ; un dispositif au sol que je trouve ingénieux, fait de poutrelles espacées qui permet le franchissement aux piétons et aux véhicules, mais l’interdit aux animaux au risque d’y coincer leurs sabots. Je pénètre alors dans la pâture, en prenant soin de ne pas laisser une cheville entre les poutrelles et me dirige vers le bétail ; il y a là une trentaine de vaches à la robe noire et blanche que ma présence n’a pas l’air de déranger ; aucune ne relève la tête, toutes trop occupées à brouter le peu d’herbe qui reste. Arrivant à leur hauteur, l’une semble me porter une attention toute particulière. L’observant d’un peu plus près j’ai vite des doutes sur ses capacités à produire du lait. À travers cette forêt de pattes, je distingue le pis des vaches, bien gonflé, prêt pour la traite, avec les quatre trayons qui pendent en direction du sol ; mais là, sur ce que de loin j’avais pris pour un pis, pas de trayon ! Je comprends alors que c’est un taureau, un géniteur pour ces dames. À mesure que je m’approche, il s’extrait du troupeau et vient à ma rencontre, sans précipitation et avec l’air de vouloir me dire : « c’est pour quoi Monsieur ? ».


Nelly Cucchiaro nous propose une petite incursion en Allemagne avec 

une photo prise au mois d’octobre. J’ai eu la chance, entre les deux vagues de Corona, d’aller visiter Bonn en Allemagne ;
et j’ai trouvé la borne du Chemin de Compostelle… en plein centre-ville. 
A bientôt sur le Chemin des Amis de Compostelle.


Quittons pour un instant les chemins de Compostelle pour voyager sur une autre voie avec la lettre n° 4 de la Fédération de la Via francigena (FFVF). 


Revenons pour terminer dans l’Est de la France. Evelyne Studer nous invite en Alsace et Vosges avec

un très beau site, il y a plein de photos, en cliquant sur la photo ou les photos qui vous intéressent, vous déclenchez un diaporama, vous pouvez cliquer sur la flèche en bas à droite pour le faire avancer….. Bonne visite !

L’adresse du site : www.alsacevosges.fr


Bonne lecture, à bientôt,
Amitiés jacquaires,

Nicole

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