Des nouvelles du chemin …

Bien moins fréquenté que les années précédentes, la cause à Covid, sans doute, le chemin franc-comtois a accueilli néanmoins une quarantaine de pèlerins en juillet, en août également.  L’hospitalité continue d’y être appliquée généreusement.

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Note :  si vous prévoyez de partir marcher, dans la région ou sur tout autre chemin, l’af-ccc vous recommande de prendre contact au préalable avec les lieux d’hébergement. Législation, pass-sanitaire, difficile de s’y retrouver.  Pour information sur les directives gouvernementales sanitaires actuelles, vous pouvez consulter le site des Amis des chemins de Saint-Jacques en Occitanie :  


Récits

Merci à Laurent Chobriat qui nous livre le récit de sa marche en Franche-Comté, fin juin/début juillet. Voici le début de son témoignage. Vous pourrez télécharger le texte entier en fin de cet article.  

J’ai décidé de commencer cette année le parcours de chez moi (en Alsace) vers le Puy, Voie que j’ai commencé l’an dernier.

Avant mon récit, je souhaite remercier chaleureusement tous les bénévoles qui ont balisé le parcours franc-comtois. Ce point constituait une source d’incertitudes pour moi, et je veux dire que le travail est remarquable et si mon inattention ne m’avait jouée un tour, un randonneur vigilant ne risque guère de se tromper. Là, la végétation et les confinements ont sans doute empêché certain nettoyage et si j’ai pu d’un coup de bâton abattre quelques orties envahissantes, quelques coups de faucille seraient ici ou là les bienvenus, mais les balises sont là et en nombre suffisant.

Les descriptifs du parcours présents dans le guide lèvent quant à eux les dernières ambiguïtés.

Merci ensuite à tous mes hébergeurs pour la chaleur de leur accueil et les jolies conversations et les attentions. La Directrice de l’hôtel de Héricourt, Christelle, Blandine et Robert, Mme GILLOT, Mme LAUT et la directrice de l’hôtel de GY. Merci à tous, leur courtoisie et leur gentillesse sont un des trésors du parcours.

Une mise en garde par contre aux randonneurs, les points de ravitaillement sont rares, le détour fréquemment nécessaire, les petites épiceries de campagne ont hélas disparu du paysage et le ravitaillement sera souvent trouvé dans des petits supermarchés en périphérie. L’emport d’un dépannage dans le sac est judicieux.

Le 26 Juin je suis donc parti de Hausgauen, cachet de la mairie sur le credential, en direction du sud pour rejoindre le parcours qui arrive de Suisse et file vers la Franche comté, puis la bourgogne. Mes étapes ont fait une moyenne de 20 Km et quelques…

Mon premier jour, construit à la carte en évitant au maximum les voies goudronnées, m’a donc amené à Pfetterhouse. Près de Niederlarg, la table de pique-nique près de la chapelle du Pfiffertag était une halte délicieusement ombragée. Le chemin arrive sur les hauteurs du village où j’avais trouvé une chambre d’hôte chez Ulli et François qui vont peut-être bien accrocher une coquille au seuil de leur logis après nos échanges. A noter qu’il y a dans la localité une agence postale, une petite supérette, un restaurant Pizzeria et un restaurateur qui fait de la vente à emporter..

Le 27 Juin j’ai choisi de partir vers la forêt pour rejoindre Rechesy et y trouver les premières balises, longer la frontière suisse, et peut-être même un peu user l’herbe helvète. Une fois passée la borne des 3 puissances Delle m’attendait puis pas mal d’asphalte jusqu’à Fesches-le-Châtel où s’achevait ma seconde journée. Une chambre d’hôte et une pizzeria, mais il n’y a pas que des pizzas (Le Santiago – Très bien) plus tard je pouvais me reposer.

Le 28 Juin mon étape allait de Fesches à Héricourt. Le long du canal est agréable bien que goudronné, il y a possibilité de marcher dans l’herbe (et déguster quelques cerises sauvages lavées de ma première averse). Au niveau de la base nautique, une grande attention est nécessaire d’autant que le descriptif du guide semble en divergence avec le fléchage. Un peu de jugeote et une carte m’ont tiré d’affaire avec peut-être 1 ou 2 km de rab, mais sur du chemin en terre. Arrivé à HÉRICOURT, à savoir ravitaillement au super U en périphérie. Solution de secours, le caviste à l’entrée de la localité propose quelques verrines de pâté, mais pas de fruits”.

 La suite en téléchargement en fin d’article.


Alain Humbert, lui, s’est lancé sur le chemin de Stevenson. Il nous livre une nouvelle avec toute la verve que les lecteurs de la lettre de l’af-ccc apprécient.

Voilà le début de son texte : « Punaise ! ». La nouvelle complète est en téléchargement en fin d’article.

Cette année, Covid oblige, j’ai dû oublier pour un temps les Chemins espagnols qui conduisent les pèlerins aux reliques de l’Apôtre Jacques. Pourtant mes jambes et ma tête ne m’ont laissé aucun répit, guidant mon inconscient à fuir vers d’autres lieux, à découvrir des sentiers que les règles sanitaires du moment m’autorisaient à parcourir. J’avais depuis des années caressé l’espoir de partir un jour user mes godillots sur le Chemin de Stevenson : un parcours de près de 300 kilomètres qui relie Le Puy-en-Velay à Alès en traversant successivement le Velay, le Gévaudan et enfin les Cévennes. Stevenson, un écrivain écossais à qui la littérature doit notamment « L’île au trésor » et « L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde » avait effectué ce périple accompagné de son ânesse Modestine espérant y abandonner tout ce que le départ de Fanny, son amour de jeunesse, avait laissé de mélancolie et de tristesse dans son cœur. Il aurait sans doute pu apaiser sa peine en parcourant sa belle terre d’Écosse, mais il avait préféré découvrir cette région de France où, près de deux siècles auparavant, s’étaient entretués catholiques et protestants dans ce qui fut appelé « la guerre des Camisards », une guerre qui ressemblait en tous points à celle qu’il avait connue chez lui dans les Highlands durant son enfance. Je n’ajouterai rien d’autre à mon propos pour conter son périple, ses états d’âme au fil du temps qui passe, ses rencontres avec la population et son émerveillement devant les paysages cévenols ; tout cela il l’a magnifiquement décrit, dans un ouvrage qu’il a rédigé à son retour et intitulé « Voyage avec un âne dans les Cévennes » et que je ne peux que recommander à tous ceux qui ont l’esprit un petit peu aventurier.

Le sujet dont je veux vous instruire ici ne concerne ni les camisards, ni les talents du romancier, ni les paysages pittoresques que j’ai traversés entre les monts du Velay et Alès. Je ne veux pas davantage vous entretenir des rencontres que j’ai faites, de la difficulté de certains parcours, de certaines anecdotes qui à elles seules mériteraient un récit complet à l’image de cette étape que j’ai parcourue avec un randonneur non voyant ou cette autre où en manque d’eau, sous la canicule, j’ai dû me restreindre à une gorgée tous les cinq cents mètres, juste de quoi humecter mon gosier. 

Non, ce dont je veux parler dans ces quelques lignes concerne un véritable fléau qui depuis quelques années prend des dimensions hallucinantes : j’ai cité les punaises de lit. Elles représentent aujourd’hui une véritable calamité que notre mode de vie actuel, qui laisse beaucoup de place aux voyages, aux déplacements de toutes sortes, ne fait que propager. Sur les Chemins de Compostelle, depuis une bonne dizaine d’années que je les arpente, la réputation de ces petites bêtes n’est plus à faire. Elles sont la bête noire des hospitaliers, et le cauchemar des pèlerins. Si par le simple fait du hasard j’ai toujours réussi à échapper à leurs piqûres, j’ai rencontré par contre des marcheurs qui en leur compagnie avaient passé de bien mauvaises nuits : Patrick vers Figeac m’avait fait découvrir son dos décoré d’un cordon de boutons qui le démangeaient et l’obligeaient à se gratter sans cesse, Paul, en Espagne, dans un gîte qui avait pour nom celui du dernier grand maître de l’Ordre des Templiers, m’avait raconté sa nuit d’enfer passée à écraser ces petites bêtes contre les murs du dortoir. Alors depuis, j’ai développé une profonde hantise pour ces insectes. Pas un seul dortoir de gîte où je ne rentre sans éprouver cette obsession, cherchant la moindre trace pouvant les confondre ».


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Cette publication a un commentaire

  1. Schaffter Marie-Thé

    Je suis partie de Besançon le 11 juin, arrivée au Puy le 4 juillet, Cahors le 25 juillet, j’ai quitté St Jean Pied de Port le 15 août pour l’Espagne, je suis arrivée à Santiago le 16 septembre, j’ai poursuivi à pied jusqu’à Fisterra et Muxia.
    Je suis encore en Espagne et je visite quelques lieux avant de rentrer à Besançon chez moi.
    Si cela vous intéresse, je pourrai faire un petit compte-rendu à mon retour.
    Meilleures salutations de Marie-Thé

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