Ils m’ont tourné la tête…
Qui ? Les moines, devenus Saint Valbert et Saint Colomban. Je suis tellement sous le charme du chemin recréé depuis peu par l’association des Amis de Saint Colomban que j’ai à cœur de le faire partager.
Ce dimanche 21 août, nous voilà à Saint-Valbert, huit courageux et ..geuses qui n’ont pas hésiter à se lever tôt pour découvrir ce chemin spirituel ! Deux voitures nous attendent à l’arrivée. Troupe joyeuse sous le soleil frisquet du matin. On commence par un petit café et un gâteau de fête.
Clés de voitures en poche, nous voilà en route pour l’Ermitage de Saint Valbert remis en état par les Amis de Saint Colomban. Valbert, fils d’un seigneur, a choisi de consacrer son existence à Dieu. Il se dépouille et vient passer quelques années dans une grotte pour méditer et prier. Appelé à l’abbaye de Luxeuil, Saint Valbert en fut le troisième abbé. Il a donné son nom à ce charmant village des Vosges saônoises. Découverte de l’ermitage et traversée des jardins à La Française, un peu défraîchis ! Ils attendent Le Nôtre…
Après un parcours dans la forêt, nous arrivons dans un hameau, Chapendu. L’étymologie de Chapendu laisse planer un mystère. Cela vient-il de Champs pentus, de la « chape pendue » des moines ou alors de chats pendus aux portes ? Chacun a la liberté d’interprétation. Le rêve est là !! Jean explique le rôle de la cloche sur la maison qui domine le hameau très disséminé : sonner le tocsin ou le glas.
La surface des étangs glaciaires du Trésurier et de la Pierre à mouton est parsemée de nénuphars. Descente sur Raddon où nous décidons de poursuivre malgré l’heure théorique du repas pour monter à la Pierre aux Sacrifices qui, en fait, est un lieu d’extraction des meules de grès. Ces meules étaient utilisées par les émouleurs jusqu’à Thiers.
Amage nous accueille avec un abri pour déballer nos trésors, enfin pas toujours ! Jean ne trouve qu’un Tupperware de betteraves rouges qui ravissent uniquement Yvette et Nicole. Nous assistons à des échanges du couple « Duchemin », Jean et Daniel D. ! Les habitudes sont là désormais après tant de voyages communs !
Nous traversons Amage via la gare du tacot que nous remarquons à peine car nous sommes en plein vide greniers.La chapelle dédiée à saint Roch nous accueille au milieu des champs de maïs.
Puis voilà la rude montée vers la chapelle Saint Colomban au-dessus du village de Sainte-Marie-en-Chanois. Quelques inquiétudes planent avant d’attaquer ce fort dénivelé qui est pratiquement le seul de la rando. Taty fait son chemin de croix. La chaussure d’Yvette a décidé d’arrêter là son périple ! On a tous bien ri et compati !
La grotte de Saint Colomban est un énorme rocher surmonté d’une plate-forme, selon la légende c’est un ours qui la lui a cédée. Le saint aurait fait jaillir la source miraculeuse. Chacun y remplit sa gourde. Revoici Taty en pleine forme. Dans la chapelle, une roche en forme de lit aurait servi de couche au saint. Bien sûr, nous essayons ce lit de fortune !!
Longue redescente dans la plaine de la Voivre. Ce nom alimente nos imaginaires. Voivre signifie terrain humide, marécageux, peut être une vouivre est-elle par là ?
Nous nous dirigeons vers la Chapelle d’Annegray restaurée par les Amis de Saint Colomban, au pied de la montagne Saint Martin. C’est la première installation dans les Vosges, en 587, sur les 90 monastères qui furent érigés à travers l’Europe selon la Règle de Saint Colomban.
Nous sommes tous contents d’avoir rallié l’arrivée de ce chemin spirituel célèbre. Saint Colomban, ce grand saint venu d’Irlande dont les écrits témoignent de la profonde vie intérieure, est un exemple de l’Europe alors devenue terre de mission.
Chacun est ravi et fourbu de ce périple d’une bonne vingtaine de km sous le regard des moines.
Nous retrouvons nos voitures. Je m’aperçois que la mienne est fermée et que la clé est quelque part sur le chemin. Heureusement, on n’est jamais en panne avec les amis de l’Af-ccc et le retour se fera sans problème !
Danielle Brun-Vaunier