Bonjour à tous,
Un peu de détente aujourd’hui mercredi !
Tout d’abord avec Daniel Putaud : « Bon, je pense à notre jeu des devinettes, c’est où ? ».
Daniel attend vos propositions….
Jean-Claude Simard, lui, propose «en guise de programme rando, et pour que vous ne perdiez pas le Nord, un QUIZZ ‘confinement randonnée’. A vos crayons……. Rien de mieux que de réviser ou découvrir…….D’autres dans les semaines suivantes, avec les corrections ».
Jacqueline Leclercq nous le rappelle : « Cette après-midi, sur ARTE à 17 h 45, revivre, rêver sur le chemin de Compostelle. Un témoignage de 26 minutes. On s’y retrouve ».
Nous voilà bien occupés pour cet après-midi !
A NOTER : Reprise de nos permanences mensuelles.
Elles se dérouleront en visioconférence à partir du 15 avril en suivant le lien https://www.af-ccc.fr/permanence-par-visioconference/
et ci-dessous, la treizième étape de notre feuilleton quotidien « Péleriner confinés » par Denise Péricard-Méa. Avec l’article publié aujourd’hui vous verrez que les dangers du chemin sont toujours d’actualité, note René Michaux.
C’est en fait la 14ème étape publiée par Denise Péricard-Méa,
la 13ème ayant été initialement publiée le 1er avril, et se trouve désormais sans objet …
Nicole
Péleriner confiné, étape n° 13
Les dangers oubliés du pèlerinage
Aujourd’hui, les articles relatifs au pèlerinage rappellent fréquemment aux pèlerins les dangers des pèlerinages d’antan : bandits, loups, criminels, eaux polluées dont parle le Guide du pèlerin. Ces dangers ont disparu mais il en est un, auquel ils sont toujours exposés dont on parle beaucoup moins, caché derrière les ” merveilleuses rencontres ” du chemin. Il fut pourtant l’objet de nombreux documents médiévaux oubliés.
Vous n’avez pas, ce lui dit-elle,
La Fontaine, Contes, « Le petit chien qui secoue de l’argent et des pierreries »
la mine de vous en aller à Saint-Jacques de Compostelle
Que de sermons !
Dès le temps de Charlemagne, un concile tenu à Chalon en 813 exprimait une opposition farouche aux pèlerinages : pèlerinages que l’on fait à Rome ou à Saint-Martin de Tours… Des laïcs s’autorisent ces pèlerinages pour pécher impunément ». Hommes ou femmes ? On ne sait. Mais dans la suite des temps, à en croire le clergé, toute femme ne part en pèlerinage que pour vivre une vie amoureuse débarrassée des contraintes du quotidien.
Vers 1175, l’évêque de Rennes Etienne de Fougères interdit les veillées de pèlerinage car des femmes mariées en profitent pour y rencontrer leur ami. Comment font-elles ? Il explique : elles se déclarent malades, se font conseiller un pèlerinage par une amie et obtiennent ainsi le consentement des maris.
Au XIIIe siècle saint Boniface, archevêque de Canterbury constatait que
la plupart des Anglaises, qu’elles aillent à Rome, à Tours ou à Jérusalem, succombent, et que bien peu reviennent avec leur chasteté. Il n’y a guère de ville en Lombardie ou en Gaule où l’on ne trouve quelque Anglaise adultère ou prostituée. C’est une honte et un scandale pour toute l’Eglise.
Dans ce même siècle, le dominicain Etienne de Bourbon regrette que les veilles et jours de pèlerinages, des pèlerins chantent des luxuriosas cantilenas dans les lieux saints, car ces chants portent à la luxure. Un peu plus tard dans ce même XIIIe siècle, un autre écrit, parlant des femmes pèlerines :
Combien n’ont cure des pardons, mais les fréquentent en obéissant à Vénus.
Vers 1380, dans « le conte de la femme de Bath » le poète Geoffroy Chaucer ne mâche pas ses mots et affirme que :
Celui qui construit sa maison entièrement en brins d’osier
Qui pique son cheval aveugle dans les jachères
Et qui accepte que sa femme aille en pèlerinage
Il mérite d’être pendu à la potence
Au XVe siècle le dominicain italien Gabriele de Barletta, prédicateur très couru pour la qualité de ses sermons, à la fois burlesques et sérieux, clame en chaire, un 3e dimanche de Carême :
Plusieurs vont en pèlerinage bons et en reviennent mauvais, et ainsi de nombreuses jeunes vierges sont allées à Saint-Jacques et en sont revenues prostituées.
L’image en tête d’article illustre un conte du XVe siècle, « Les trois cordeliers ». Paru dans Cent nouvelles nouvelles, n°30. Il ne concerne pas des pèlerins de Compostelle mais de Saint-Antoine en Viennois. Trois marchants savoyards pèlerinent pieusement avec leurs épouses en ayant fait vœu d’abstinence. A l’étape, les cordeliers les libèrent de ce vœu. Le texte du conte, trop long pour être reproduit ici, peut être trouvé sur Gallica, édition imprimée XIXe siècle.
Quand les sermonneurs deviennent acteurs
Au cours des siècles, les hommes sont très rarement, montrés coupables. Cependant, le Livre I du Codex Calixtinus s’emporte déjà dans un sermon contre les prêtres pécheurs :
Est damné aussi le prêtre débauché qui invite une femme à venir faire pénitence chez lui, pour pécher avec elle après lui avoir fait des propositions galantes ou tenu des propos enjôleurs. Cette femme est semblable à celle qui va chercher de l’eau dans un puits, s’y plonge et y meurt. Elle est semblable à celui qui, cherchant le bon chemin dans le désert, trouva un ours qui le dévora sans que personne ne le vît. Ce prêtre est semblable à celui qui tend pendant la messe un filet pour capturer un oiseau : pendant qu’il chante une mélodie charmeuse, le plus doux oiseau vient se faire prendre dans le filet.
[…] Si on ne parle plus de ces calembredaines, elles sont encore très vivantes tout au long de nos chemins européens de Saint-Jacques.
Racontez-nous ! Le secret de l’anonymat est garanti.
Les dangers du chemin, au XXIe comme au XIIe siècle
Sur ce thème des dangers du pèlerinage Denise Péricard-Méa a répondu en 2009 à une épouse bien éplorée. Cette réponse a été publiée sur le site qui héberge ces messages quotidiens. Vous pouvez le voir Ici et maintenant.
Demain, paroles du Codex Calixtinus. Je risque gros !
Denise Péricard-Méa
demain, la suite : Du danger de parler des hérésies pour les combattre
retour à la première étape : Jérôme Münzer part précipitamment de Nüremberg
Photo devinette
La bordure en cairou … serait-ce en Roussillon?