Peu de Bisontins savent que, pour découvrir l’histoire de l’Hôpital Saint Jacques, il faut aller voir du côté de la Chapelle dite « Saint Jacques des Arènes » dont les ruines se dissimulent dans la végétation, quelque part dans la cour du Lycée Condé…
Retour en arrière :
En 1182, les chanoines de la Collégiale Sainte Madeleine construisent là un hôpital (lieu où l’on offre l’hospitalité) ; le Pape Lucius III vient de leur donner son accord pour « construire une maison hospitalière en vue de l’accueil des passants, pour que ceux qui vont à Rome ou à Jérusalem y reçoivent les secours de la charité. » Compostelle ne sera cité que beaucoup plus tard, en 1901, dans les écrits de l’Abbé Loye. L’une des missions de cet établissement était aussi d’ensevelir les morts ; la présence d’un cimetière proche est attestée. Nous savons grâce aux historiens que Saint Jacques était au Moyen Age, patron des pèlerins et des confréries mais il était aussi vénéré et prié comme « passeur d’âmes » au moment de la mort. Il est permis de penser que les pèlerins en partance pour Compostelle faisaient étape de préférence dans les lieux de culte dédiés à Saint Jacques. Les siècles qui vont suivre nous informent de l’évolution de la mission de l’hôpital. Au départ conçu comme lieu d’accueil des gens de passage et des pèlerins, il va devenir peu à peu un lieu de soins exclusivement.
Détail intéressant : on peut voir à l’intérieur de l’Eglise Sainte Madeleine quelques pierres tombales du XIVème siècle retirées de la Chapelle Saint Jacques par Auguste CASTAN (voir photo ci-dessous).
Au XVème siècle, l’hôpital Saint Jacques sera annexé à celui du Saint Esprit (l’actuel Temple protestant).Il n’est meublé à cette époque que de 14 lits, dont 6 pour les pauvres et 6 pour le personnel ainsi que 2 pour le médecin et le barbier embauchés par la ville. Il faudra attendre 1667 pour voir arriver deux religieuses de l’Ordre Hospitalier de Ste Marthe de Beaune qui vont créer une communauté de sœurs hospitalières. Devant la nécessité d’un agrandissement, la direction est autorisée en 1671 à acquérir des terrains à Chamars ou va s’édifier l’actuel Hôpital.
Cet établissement conservera l’appellation « Saint Jacques ».Cet hôpital est actuellement désaffecté en grande partie, ses locaux sont en attente de reconversion. C’est l’hôpital Jean Minjoz, en périphérie de la ville, qui est maintenant l’établissement de soins de référence à Besançon et au-delà.
En conclusion, nous pourrions émettre le vœu que, pour pérenniser le souvenir de ce passé si riche, un bâtiment, un service, une allée reçoivent le nom de notre célèbre apôtre…
Un merci tout particulier à Madame Gilberte Genevois et Madame Nicole Brocard dont les travaux remarquables sur les hôpitaux bisontins ont permis la réalisation de cette fiche !
Photo 1 : Statue dite « du pèlerin ». D’après Coindre, il pourrait s’agir de l’enseigne d’une auberge du quartier. Elle a appartenu à la famille Daclin qui l’a remise à l’Eglise Sainte Madeleine.
Photo 2 : Magnifique statue de Saint Jacques qui se trouve dans une chapelle annexe de la Chapelle du Refuge à l’intérieur des bâtiments de l’Hôpital St Jacques actuel.
Photo 3 : Statue de Saint Jacques en pierre (de facture XVIIIème) qui se trouve dans le cloitre de la cour de l’Hôpital Saint Jacques actuel.
Rédaction, montage et photos : Gabriel Vieille
Fiche patrimoine au format PDF disponible en téléchargement
