Paris : sur les traces de Saint-Jacques – Octobre 2018

Sous la protection hospitalière peps D’jeuns de St Christopher Inn
Une litanie pour un chemin en jeu de piste ecclésial :
St Martin, en faubourg, rue, dans sa Tour des Champs, nous a ouvert sa Porte,
St Denis, lui aussi, de même son faubourg,
St Laurent en son église nous accueillit au portail avec St Jacques,
St Nicolas était aux Champs en l’An 1000,
St-Leu St Gilles où St Jacques sur vitrail porte à la fois les attributs du pèlerin et du guerrier,
St Eustache, en ce haut lieu, St Jacques est perché dans le vitrail du chœur,
St Honoré a honoré bourdon, calebasse, coquilles et nos pas,
St Germain l’Auxerrois, pour sa paroisse des rois de France, a choisi St Jacques en clé de voûte
St-Merri – qui c’est celui-là ? – a copié pour son portail le St Jacques de Notre-Dame,
St Gervais- St Protais lancent dans un vitrail un fougueux St Jacques Matamore,
St Louis sur son Ile a choisi les deux Jacques, le Mineur et le Majeur,
St Julien Le Pauvre, actuelle paroisse grecque melkite catholique, prend racine dans l’ancienne chapelle St Julien L’Hospitalier de l’hospice pour pèlerins
St Séverin a porté lui aussi St Jacques en clé de voûte et éclairé dans un vitrail,
St Etienne du Mont veut nous édifier par l’image-vitrail du miracle du pendu-dépendu, volonté partagée avec St Sernin de Tolosa et Santo Domingo de la Cazalda,
St Germain n’était là que pour le parcours de son boulevard,

St Jacques – enfin, me direz-vous – a donné dans sa grande largesse son nom à l’église St-Jacques-du Haut-Pas, sur l’emplacement de la commanderie des frères italiens de St Jacques d’Altopascio d’où en souvenir … « Haut-pas ». St Jacques y est présent en statue, XIVème, avec son beau chapeau de pèlerin constellé de coquilles et en adoration devant la Vierge dans un bas-relief de bois,

En cette litanie, peu de saintes….
Ste-Opportune n’a été qu’une rue
Ste Geneviève, patronne de Paris, un tombeau, des reliques,
mais la plus belle, Notre-Dame, Jacques Le Majeur apôtre y est avec les siens aux ébrasements du portail central, portail du Jugement où le Christ est en gloire.

La société médiévale, chrétienne, fervente de pèlerinages se doit d’accueillir pèlerins et futurs pèlerins : rue St Denis, l’Hôpital Saint Jacques-aux-pèlerins, fondation et siège de la Confrérie St Jacques, en accueillit des milliers et pendant des siècles. En déshérence de jacquets du fait de tribulations diverses, fin XVIIème, c’est terminé… au début XIXème, c’est démoli… Rue du Cygne, seul signe – ok, c’est un peu trop facile – une simple plaque évocatrice, mais quand même entre deux saints statufiés St Pierre et St André : « Chemin de Saint Jacques de Compostelle, Eglise et hôpital du Haut Pas ».

Sous la savante houlette de René et Martine, efficaces organisateurs, Pia et Antoine, Carole, Dominique, Florence et Danielle, Marie-Laure, Françoise, Jean et mes amis retrouvés Danielle, Claudine, Nicole et Daniel, nous avons marché, marché, marché, levé le nez,…. levez le nez, levez le nez : là une coquille sur une balustrade, là une plaque jacquaire, là un surprenant cadran solaire-coquille St Jacques de Dali, là…

Et bien sûr, nous avons vaillamment monté, monté, monté 300 marches ! pour saluer St Jacques perché sur sa Tour et dominant Paris. Je comprends, St Jacques, pourquoi tu restes tout là-haut, figé, ok. Elle est « scotchante » cette vue : la tour Eiffel, Le Centre Pompidou, Le Sacré-Cœur, et encore, et encore…
L’histoire authentique ou légendaire de cette tour comme point de départ du pèlerinage vers Santiago, clocher de feue l’église St Jacques-de-la-Boucherie, fait vibrer le cœur des pèlerins d’hier à d’aujourd’hui, a fait vibrer le notre, émotion et amitié partagées, immortalisées dans une photo-souvenir collective.

Nous avons beaucoup appris et appris : sur Paris romaine, gauloise et leurs portes et enceintes, sur Paris médiéval et ses rois, ducs, couvents, prieurés, églises, hôpitaux, reliquaires, sur Paris mystérieux avec le sulfureux Nicolas Flamel, écrivain public du XIVe siècle ; selon la rumeur, féru d’alchimie ; généreux bienfaiteur de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie (avec son or fabriqué ?) et sa dame Pernelle, sur Paris haussmannien (top, les balcons du 1er et du 5ème étage ), sur Paris et la Montagne Ste Geneviève, colline des Savoirs : La Sorbonne, Le Collège de France, L’Ancienne Ecole polytechnique, et aussi sur La Franche-Comté, à Paris : le blason de Belfort sur le fronton de la Gare de l’Est, sa défaite par les troupes de Louis XIV inscrite sur la Porte St Martin.

Si René a conçu ce parcours sur « les traces de St Jacques » en évitant tout magasin de chaussures…, il nous a autorisé un coup d’œil rapide, très rapide, sur les vitrines des artisans et commerces de passages : Brady, de la Trinité, du Grand Cerf, des Innocents. Nous avons été obéissants-tes et sages.

Les rayons de soleil étaient dans nos yeux, étaient dans le ciel aussi, nous avons eu le plaisir de « temps suspendus » lors des pique-niques verts et culturels : le samedi 20, au vaste et aéré Jardin Nelson Mandela, vue sur la superbe église Saint-Eustache et l’emblématique Canopée du Forum des Halles, le dimanche 21, au charmant square Paul-Painlevé jouxtant l’Hôtel des Abbés de Cluny. Je vous le dis, Jacques d’Amboise, commanditaire de cette demeure, était un jaloux orgueilleux : les multiples coquilles qui ponctuent la façade ne sont pas un hommage au Saint des pèlerins mais en son honneur….

Nous avons pu lézarder à l’ombre du Panthéon, église avant d’être le temple républicain « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », au Jardin du Luxembourg aux accueillantes chaises et pelouses, à la jaillissante fontaine Médicis.

Itinéraire sur les traces de St Jacques culturel, instructif certes, cheminement convivial, amical certes aussi.

L’ « esprit de l’hospitalité jacquaire » retrouvé dans l’accueil chaleureux au local de l’association Compostelle 2000. Combien est mérité ce prestigieux « Prix Elias Valiña » qui lui a été décerné, en 2018, par la Xunta de Galicia eu égard à la promotion assurée des valeurs du Chemin de Compostelle ! Au cours de l’aimable apéritif offert, dans nos échanges nous avons pu en être témoins : quelle aventure humaine et physique que ce pélé PMR en tirant les joëlettes, quel travail que le balisage, que le topo Paris-Chartres, quelle qualité d’accompagnement des pèlerins, etc, etc Merci, Michel, Jean-François, Monique, Daniel, Marie-Jo et pour la présence des deux Jacques… pour la Présidence d’une si active association, ce prénom doit être incontournable. Nous ajoutons, par le cœur, un bouquet de fleurs dans votre trophée, cette si sympathique chaussure de marche jaune, jaune comme la flèche du Camino, œuvre de Elias Valiña, prêtre au O’Cebreiro.

Convivial, amical le repas du soir, aussi : haut perchés sur des tabourets dans une musique d’enfer, au milieu de jeunes, ambiance multiculturelle à indice anglophone +++ de l’Auberge de jeunesse, ou dans le Marais plus cosy, tranquillou, cuisine « fait-maison », à l’étage de « L’Ebouillanté », tant et si bien, que certaines ont dû, le lendemain, s’imposer une glace chez Berthillon !

Nous avons rejoint nos gares, moi, Montparnasse, vous gare de Lyon où en vérifiant l’heure sur l’horloge de sa tour, une coquille St Jacques vous a dû vous faire un clin d’œil…

Sans nul doute, vous êtes enchantés, comme moi, de ce séjour « Paris, sur les traces de St Jacques.

Merci René, merci Martine.
Merci à vous tous, toutes qui m’avez accueillie dans votre groupe avec une spontanéité chaleureuse toute franche-comtoise, comme en septembre 2016. Alors, vous me voulez pour le « Séjour Compostelle 2019 » ? Moi, je l’attends et je serai heureuse de vous y accompagner et revoir.

Nadine la Toulousaine

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René Michaux

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