Chemins partagés 2022 – 15

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, je vous propose une lettre ayant pour sujet « les rencontres ».

 ———————-

L’AF-CCC à la rencontre des auditeurs de RCF (Radio Chrétienne Francophone)

Comme vous le savez, RCF avait contacté ce printemps notre association pour faire découvrir le chemin de Compostelle et l’AF-CCC. Huit sujets ont été choisis. Pour les adhérents et partenaires qui n’auraient pu écouter ces émissions hebdomadaires dont la diffusion a commencé le 9 juillet dernier, et pour que ceux qui n’ont pas manqué d’être à l’écoute en gardent trace, voici les textes de deux interventions diffusées :

– le 9 juillet « Marche dans la nature » par Danielle, la présidente

– le 16 juillet « Histoire du pèlerinage », par Gabriel Vieille.

Vous ne manquerez pas les épisodes suivants sur les valeurs du chemin, le patrimoine, l’hospitalité, etc….toujours le samedi à 10 h 12 durant le mois d’août.

—————————-

L’AF-CCC  à la rencontre de ses partenaires jacquaires régionaux les 24 et 25 juillet

Cette année de prolongement de l’année jacquaire 2021 a vu l’élaboration d’un ambitieux programme commun entre les sept associations de Franche-Comté et Bourgogne. C’est ainsi que la Saint-Jacques a été fêtée à Vézelay et alentours les 24 et 25 juillet, sous une chaleur torride, en présence d’une quarantaine de participants. Danielle la présidente et une petite poignée d’adhérents de l’AF-CCC étaient présents. Voici le compte-rendu transmis par Philippe Paulmier, président de l’association Yonne-Compostelle.

——————————–

Les rencontres de Guy sur le chemin 

Retrouvons maintenant Guy Diemunsch qui nous narre ses rencontres avec deux nouvelles « Miettes de Compostelle». Voici le premier texte. L’ensemble est en PJ.

Acteurs bien malgré eux sur une scène vivante

Le milliardaire

 Depuis le départ du Puy-en-Velay, plusieurs jours ont défilé, avec leurs lots de surprenantes rencontres, surtout aux fins d’étapes (objet d’un autre recueil d’anecdotes). Là, je marche – toujours seul – en direction de Cajarc.

 Les belles longueurs droites de la route me donnent en point de mire un individu qui avance à deux ou trois cents mètres de distance. D’instinct, je presse le pas pour le rattraper et faire si possible un peu de route ensemble. Je le rattrape à l’orée du long sentier qui s’engage dans la descente du causse et  l’interpelle bêtement :

« Hello ! Are you a pilgrim ?

– Hein ! Quoi ? » fait-il en se retournant. Je voulais faire un effet choc, c’est gagné. Pourquoi l’ai-je interpellé en anglais ? je me le demande encore, mais peu importe, l’essentiel c’est d’établir le contact.

 –  « Ça va ? Vous avez l’air de souffrir, lui dis-je, ayant constaté depuis le temps que je le suivais, une légère claudication.

–    C’est des ampoules, je les supporte depuis Le Puy.

–    Ha ! Vous êtes parti de là-bas ? Quand ?

–    Le 30 juin…

–     Tiens, comme moi.

–     Je vous ai déjà vu, réplique-t-il, éveillant mon intérêt. C’était le deuxième ou troisième jour, j’étais accompagné d’un jeune homme qui s’appelle Laurent et en passant sur un pont, il s’est arrêté vers vous qui étiez assis là et j’ai continué seul. »

Ces quelques mots me propulsent dix jours en arrière.

 « Mais oui, je me souviens, j’ai marché souvent avec lui les jours d’après, jusqu’à Estaing puis je l’ai perdu de vue ; mais je pense qu’il est à un jour devant nous. »

 Chemin faisant, lâchant le jeune gars à la recherche d’une nouvelle vie, il dérive sur lui-même, m’éclairant un peu sur sa personne : il marche seul, ne cherchant pas particulièrement la compagnie, évitant les gîtes ou règne une  promiscuité qu’il déteste. Il me confie aussi qu’il avait l’argent qu’il fallait pour s’arrêter dans les meilleurs hôtels que sa secrétaire lui avait trouvés et réservés. Il me dévoile également qu’il habite près du Champ de Mars à Paris et que ses revenus proviennent entre autres de ses nombreux restaurants dans la capitale et à Neuilly et sur la Côte d’Azur.

Je me suis senti bien petit pendant tout le temps qu’il faisait l’étalage de ses biens, prenant bien garde d’éviter de poser des questions qui puissent paraître indiscrètes, mais reconnaissant avec lui que le chemin est à tout le monde, riches ou pauvres peinant de la même manière avec un même mérite. Par ailleurs, selon ses dires et pour respecter les règles de la bienséance propre à sa condition de restaurateur, il transporte dans son sac – qui semble au moins aussi lourd que le mien – une tenue pour paraître respectable lorsqu’il entre chez ses confrères.

 Nous cheminons de concert sur les derniers kilomètres menant à CAJARC (46). Ensemble, nous débouchons sur le centre ville où il me propose de boire un verre avec lui. L’idée est bonne, considérant les terrasses qui s’offrent à l’invite, la perspective d’une boisson fraîche et l’heure pas très avancée de l’après-midi qui n’impose pas de hâte particulière. La fin de journée s’annonce bien agréable.

Je surveille son barda pendant qu’il pille la pharmacie d’en face de ses antalgiques, lui qui en avale du matin au soir pour soulager ses douleurs aux pieds. Je me demande jusqu’où il pourra aller ainsi.

À son retour, j’apprends encore que dès demain – la chambre la plus proche, convenable pour lui, étant à 50 kilomètres – il prévoyait de louer les services d’un taxi pour y parvenir. Après cette petite heure  passée ensemble, nous nous séparons, lui en quête de son hôtel deux ou trois étoiles, moi à la recherche du gîte municipal.

En prenant une avance de 50 bornes, je n’avais aucune chance de le revoir.

A suivre…..

———————

A bientôt, 

Amitiés jacquaires 

Nicole
Communication AF-CCC (Association Franc-Comtoise du chemin de Compostelle)


Pièces jointes au message de Nicole : Cliquer sur le lien pour obtenir le fichier (PDF)

Laisser un commentaire