Le soleil se fait timide, après quelques gouttes de pluie en ce début de journée, pour cette randonnée sur les crêtes au-dessus de Besançon, depuis Beure en passant par Arguel.
Nous sommes 14 pèlerins, de toute la région, heureux de nous retrouver à Beure, commune proche de Besançon, au parking de l’Escale, lieu bien nommé (!) pour cette escapade mensuelle qui va nous conduire au Bout du Monde, au travers d’un cheminement romain puis médiéval !
Un cirque rocheux protège Beure, qui signifie habitat de castors, là le ruisseau des Mercureaux, et les grottes alentour ont permis à la population de s’implanter sur ce secteur, et d’y développer une activité vigneronne, ainsi que des travaux de forges installées dans le village qui ont même fabriqué des éléments pour la Tour Eiffel !
Les beurots et les beurotes ne sont pas nombreux ce matin dans le village de Beure, autour de l’église Saint-Hippolyte que nous prenons le temps de visiter ! Nous traversons le village, en passant devant le musée militaire des armées Lucien Roy qui regroupe des objets, des armes et des costumes de différents conflits depuis la conquête de la Franche Comté par Louis XIV jusqu’aux guerres récentes, pour nous diriger vers le lavoir du bout du monde.
Beure recèle des trésors, tous discrets, notamment dans cette reculée, deux cascades pleines de charme nous accueillent.
Par un sentier, nous rejoignons la cascade de la Pisseure, créée par la chute quasi verticale de l’affluent la Pisseure issu du ruisseau des Mercureaux depuis le bord du plateau, en laissant sur notre droite une autre cascade, la cascade du bout du monde. Quelques années en arrière, cette cascade de la Pisseure gelait en hiver, et une photo de l’ascension de la cascade de glace en 1956 nous montre à quel point nos hivers sont devenus beaucoup moins vigoureux !
Le débit d’eau est puissant en cette fin d’hiver, et nous quittons la cascade pour grimper sur le plateau, où nous pourrons rejoindre en amont le ruisseau de la Pisseure, en surplomb de la chute de la cascade du même nom. Gare à la chute !
Nous poursuivons sur un chemin blanc qui nous conduira après quelques beaux lacets, puis, une rapide grimpette dans le sous-bois, au village de Fontain, qui tient son nom des onze sources aménagées en fontaines répertoriées sur le territoire communal.
La traversée de Fontain nous amène au lavoir du village, avant de nous échapper vers la batterie Rolland, fortification sur les hauteurs d’Arguel, malheureusement désormais fermée au public.
Nous redescendons sur le village d’Arguel, ancienne Seigneurie, théâtre de conflits entre le seigneur des lieux et les citoyens de la cité de Besançon ! Le magnifique lavoir, trop venté, ne sera pas notre lieu de restauration, nous nous réfugions derrière l’église pour installer notre picnic, en apportant un peu de distraction aux locataires du cimetière !
Là, l’église étant fermée, lecture d’un document qui nous apprend la présence d’une statue de chêne d’une hauteur d’un mètre à l’intérieur, Saint Gengoul d’Arguel. D’après les études de Jules Gauthier, archiviste, au regard du costume, il s’agirait de Louis de Châlon, seigneur d’Arguel, prince d’Orange (1390-1463) ; un seigneur influent dans les armées de Franche-Comté et Bourgogne
Une bouteille de blanc « Chemin de Saint Jacques », le partage de gâteaux maison et de chocolats, et nous voilà de nouveau sur le chemin, en reprenant une belle pente pour accéder aux ruines du château d’Arguel, d’où nous découvrons un superbe point de vue sur les hauteurs du village et de Besançon !
La ligne de crête nous attend, et avec elle, plusieurs belvédères sur la vallée du Doubs, un beau cheminement en forêt et prairie nous permet de rejoindre le village de Larnod.
En longeant le village, nous rejoignons la forêt dans laquelle nous retrouverons au bord d’un magnifique belvédère la stèle dite « Monument de Valmy » érigé en hommage aux 20 membres des groupes Guy Mocquet et Marius Vallet qui sont morts pour la France pendant la 2ème guerre mondiale. Un moment de recueillement et d’échanges d’histoires familiales autour de ce conflit !
La descente dans le bois, parmi les buis dévastés par la pyrale, nous ramène rapidement à Beure où nous terminons cette belle sortie, amicalement préparée par Gilles et encadrée par Danielle.
Un grand merci à eux deux pour cette belle sortie qui nous aura permis de partager un bon moment entre tous !
A bientôt, sur de nouveaux chemins !
Texte : Christine Rozet
Photos : Danielle Brun-Vaunier, Christiane Lelourdy, Michel Perceau
Bonus photos
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